Ramadhan à El-Oued: "Doubara", l’indétrônable plat traditionnel

EL-OUED- La "Doubara", un plat populaire occupant une bonne place au menu de la gastronomie de la région d’El-Oued,  s’impose comme mets indétrônable de la table du Ramadhan chez les familles soufies.

Constituant un plat à part entière depuis le début du 20ème siècle , comme l’atteste de vieilles ménagères, ce mets populaire partagé pratiquement dans les wilayas du Sud-est, tire sa notoriété d’une composition de 10 produits, associant fèves, pois-chiches, piment vert, tomate fraiche et de conservé, ail, Harissa, assaisonnés de condiments et d’huile d’olive et du bouillon de pois-chiches.
Beaucoup de familles soufies optent, en ce mois d’innovation culinaire, pour la préparation de la Doubara à domicile, au lieu de l’acheter prêt-à-emporter, comme le font certains du marché de la ville d’El-Oued ou pullulent dès l’après-midi les vendeurs de Doubara.

Approchés par l’APS devant une échoppe de vente de Doubara, des citoyens vantent les mérites de plat "complet", car composé d’ingrédients forts et tonifiants, d’un grand apport nutritif et étanchant la soif.

Mme. B. Amel, femme au foyer à la cinquantaine, a confié n’avoir jamais emporté ce plat d’ailleurs, préférant sa préparation à la maison, selon le nombre des membres de familles et leur gout, selon des préférences de plus de pois-chiches, de fèves ou de l’huile d’olive.

Mme A. Fedjra, septuagénaire, a, de son coté, indiqué que ce plat qu’elle optait, bien que la préparation du plat nécessite pas de gros moyens, pour le plat de Doubara ramené des commerces, estimant que ce mets, mélangé sous les yeux du consommateur, détient, outre sa provocation olfactive, une saveur alléchante et une tradition "spécial Ramadhan".

Les ingrédients, assaisonnés d’épices, pour exciter  davantage la gourmandise, ne laissent pas les passants indifférents, dont nombreux finissent par succomber à la tentation.

Le Ramadhan, période rentable pour la vente de la Doubara---

 Le mois de ramadhan suscite un dynamisme des petites activités commerciales, notamment au niveau des marchés de la wilaya d’El-Oued, notamment le marché central du chef lieu de wilaya, dont la vente de Doubara.
Mohamed (quinquagénaire) Doubardji, appellation tirée du plat, depuis plus 20 ans, a révélé que l’ouverture de nouveaux locaux de vente de ce plat populaire répond à la forte demande des consommateurs sur ce plat en ce mois de ramadhan, car très prisé par la population locale.

Walid, commerçant saisonnier, à peine la trentaine, a affirmé qu’ il renouait à chaque ramadan avec la vente de Doubara pour satisfaire, avec le soutien de sa mère nonagénaire, une clientèle exigeante et assurer des revenus "conséquents" de ce commerce rentable et très lucratif, avec des  plats proposés entre 100 et 150 DA, en fonction des bourses et des moyens disponibles.   

Sources : http://www.aps.dz/societe/74920-ramadhan-a-el-oued-doubara-l-indetronable-plat-traditionnel

Oran: la préparation de la "Calentica" proposée comme métier artisanal

ORAN - La chambre d’artisanat et des métiers (CAM) d’Oran a proposé d’inclure la préparation du plat populaire "Calentica" comme activité artisanale au projet de nomenclature des métiers artisanaux en cours d’actualisation, a-t-on appris dimanche du directeur de la chambre.

"Cette spécialité culinaire, source de revenus et de subsistance pour une large frange de la société oranaise, a sa place parmi les plats populaires à introduire dans ce projet qui est entré en sa phase finale, avant de le soumettre aux parties compétentes en vue de son approbation", a indiqué à l’APS Nouredine Mehtar-Tani.
La préparation et la vente de la "Calentica" est une activité très répandue à Oran et dans les wilayas dans l’Ouest du pays où les commerces proposant ce plat culinaire se comptent par centaines et reste très demandé par les consommateurs de toutes les couches sociales, a relevé Mehtar-Tani.

Au fil du temps, ce plat est devenu présent dans toutes les villes du pays sous diverses appellations et en diverses circonstances. On le désigne par "Garantita", "El Hami" et bien d'autres noms.

A Mostaganem, par exemple, elle est incontournable sur la meïda du f’tour de ramadhan, alors que dans d’autres régions, même à Oran, elle disparait complètement du menu en ce mois sacré. Les échoppes et commerces qui la proposent se reconvertissent à d’autres créneaux plus rentables et plus demandés.

"Calentica" trouve son origine de l'espagnol "Calientita" (toute chaude) qui dérive du mot "Caliente" qui signifie "chaud". Les amateurs de ce plat soulignent que cette préparation donne toute sa saveur quand elle est servie et consommée toute chaude "arrosée" de H’rissa et du cumin.

Une nomenclature à mettre à jour

Selon une légende, la "Calentica" aurait été inventée dans le fort de Santa Cruz, au 16ème siècle, par des militaires espagnols manquant de ressources alimentaires. Ils auraient mixé le reste de leur réserve de pois chiches avec de l’eau et de l’huile pour donner ce plat dont la renommée a dépassé les frontières.

D’autres sources historiques parlent plutôt de prisonniers abandonnés sur les côtes oranaises par les espagnols. Ils n’avaient pour survivre que de la farine de pois chiches. Leur préparation avait donné cette fameuse "Calentica" qui a pu traverser les siècles pour devenir indissociable des habitudes culinaires des Algériens.

Par ailleurs, la CAM d’Oran a proposé d’autres plats populaires faisant partie du terroir et de l’art culinaire national pour figurer dans la nomenclature des métiers artisanaux comme "Douara", "Dolma", "Berkoukes" et "Bekbouka".

Le directeur de la CAM a précisé que ces propositions d’inclure ces plats populaires dans cette future nomenclature répondent aux demandes des artisans versés dans la restauration populaire et artisanale.

"L’artisan qui veut exercer l’activité de préparation des plats populaires ne peut réaliser son projet car, la désignation de cette activité ne figure pas sur la carte d’artisan qui lui est délivrée", a indiqué Mehtar Tani, ajoutant que son institution n’est pas habilitée, par la loi, à ajouter une nouvelle activité ne figurant pas sur la nomenclature légale en vigueur et comportant 336 métiers.

"L’actuelle nomenclature des métiers remonte aux années 1970. Elle est aujourd’hui complètement dépassée d’où la nécessité de l’actualiser aujourd’hui pour répondre aux exigences des artisans et de la réalité du terrain", a estimé le même responsable, ajoutant que des experts et des compétences avérées s’attèlent à opérer cette mise à niveau et à soumettre leurs propositions aux services compétents pour leur approbation.

sources : http://www.aps.dz/societe/74551-oran-la-preparation-de-la-calentica-proposee-comme-metier-artisanal