Khenchela : culture du safran, succès des expériences et problèmes de commercialisation

KHENCHELA - La culture du safran a enregistré au cours des trois dernières années une réelle vitalité à Khenchela attestée par la multiplication des exploitations le cultivant, l’extension de la superficie consacrée à cette spéculation et l’augmentation de la production, relèvent les statistiques de la Direction locale des services agricoles (DSA).

 Même si l’arboriculture fruitière et la céréaliculture demeurent encore les principales activités agricoles dans la wilaya, de grands espoirs sont placés sur cette nouvelle filière à la faveur des résultats encourageants obtenus jusque-là par plusieurs agriculteurs.

Activité nouvellement introduite dans la wilaya de Khenchela, la culture du safran, appelé "or rouge", a suscité l’intérêt de nombreux agriculteurs attirés par le prix du gramme oscillant entre 4.500 à 6.000 DA, relève Imad Mokdad, chef du bureau statistique à la DSA, qui assure que durant la saison agricole 2018/2019, la wilaya a réalisé une production de 20 kg de safran d’une valeur estimée à 120 millions DA.

"Cette récolte devra augmenter encore au cours de l’actuelle saison à la faveur de l’entrée en activité de nouveaux cultivateurs", souligne le même cadre qui note que cette spéculation est concentrée dans les localités montagneuses de Lamsara, Chélia, Bouhmama et Tamza dont le climat froid en hiver et sec le reste de l’année, ainsi que les caractéristiques pédologiques du sol sont considérés très favorables pour la culture de cette plante aromatique.

Les producteurs confrontés aux problèmes de commercialisation de l’"or rouge"

Les bulbes de crocus à safran sont plantés à la mi-août et la cueillette des jolies fleurs violettes commencent début novembre pour en extraire les fameux stigmates qui seront ensuite séchés, avant d’être commercialisés comme condiment ou intrant pour la fabrication de médicaments ou des huiles.

Lehmari, safranier de la commune de Chélia (60 km à l’Ouest de Khenchela), assure qu’en dépit des efforts continus faits par lui et ses frères le long de l’année pour planter et entretenir les bulbes de safran avec les actions répétées de désherbage qui doivent être manuellement effectuées pour ne pas endommager les jeunes bourgeons, ils se trouvent confrontés au terme de la saison au problème de commercialisation qui les empêche de développer leur investissement.

"Si le safran est cher, c’est parce que 60 grammes exigent la collecte de 10.000 fleurs et 500 grammes nécessitent 120.000 fleurs récoltées, en plus, une à une et impérativement à la main", affirme ce safranier qui assure que les analyses effectuées sur le safran de son exploitation ont révélé leur teneur en de multiples vitamines et huiles essentielles bénéfiques à l’organisme.

"La plupart des investisseurs dans cette filière dans la wilaya ont fait subir à leurs récoltes des analyses de laboratoires durant la saison passée qui ont confirmé la conformité du produit aux catégories 1 et 2 de la norme ISO 36-32 sans que cela n’en facilite la commercialisation", affirme Lehmari.

L’institution de la culture du safran, le 30 mai passé, en filière autonome par le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural est appelée à ouvrir des perspectives prometteuses aux agriculteurs à compter,notamment, de la prochaine saison, a affirmé le même producteur.

Sources : https://www.aps.dz/regions/108948-khenchela-culture-du-safran-succes-des-experiences-et-problemes-de-commercialisation

La meilleure huile d’olive de Kabylie en cours de sélection

 Pole Soummam du Programme d’appui au secteur de l’agriculture, y compris dans la gestion de l’eau, l’agro-industrie et la pollution agricole (PASA), a lancé en décembre 2020 un protocole destiné à expérimenter la production d’une gamme d’huiles d’olives de Kabylie.

Les objectifs principaux de cette activité inédite consistent tout d’abord à illustrer la diversité des profils d’huile pouvant être produits à partir de mêmes olives, selon leur coloration, leur maturation et  le mode de trituration : fruité vert, fruité mûr, olives maturées (le goût dit « à l’ancienne », aussi parfois appelé fruit noir). En second lieu l’expérimentation vise à poser les premiers jalons d’une rationalisation de la production de cette gamme, indique PASA sur son site web.

Pour la première phase de mise en œuvre, l’approvisionnement s’est fait à partir de deux vergers d’oliviers de la variété Chemlal, très largement majoritaire en Kabylie et la récolte s’est étalée sur trois semaines entre le 7 et le 23 décembre.

Les différents lots ont été distribués entre trois huileries différentes volontaires (une huilerie traditionnelle, une super-presse et une moderne) et répartis en 4 groupes dont la trituration s’est étalée entre le 10 décembre et le 6 janvier.

Le premier groupe était composé d’olives récoltées précocement c’est-à-dire majoritairement vertes (avec au maximum 40% d’olives noires ou violettes) et qui ont été triturées le jour même de leur réception dans chacune des trois huileries afin de produire une huile au profil « fruité vert »

Le deuxième groupe correspondait à un lot d’olives dont la coloration était plus avancée (entre 40 et 70% des olives récoltées étaient noires ou violettes) et qui ont été triturées le jour même de leur réception dans chacune des trois huileries afin de produire une huile au profil « fruité mûr léger ».

Le troisième groupe était composé d’olives récoltées tardivement c’est-à-dire majoritairement noires (95%) et qui ont été triturées le jour même de leur réception dans chacune des trois huileries afin de produire une huile au profil « fruité mûr intense ».

Le quatrième groupe était composé d’olives récoltées précocement (c’est-à-dire majoritairement vertes) mais stockées dans des casiers hermétiques et laissées à maturer en condition anaérobie pendant une à deux semaines. Un suivi quotidien de la température des olives permettait de contrôler le niveau de maturation.

Début janvier, 18 lots différents d’huile d’olive ont été ainsi obtenus, différenciés selon trois critères : le stade de la récolte, la durée de stockage avant trituration et le procédé de trituration. Chacun de ces lots a été stocké dans des cuves en inox et laissés à décante.

Durant le mois de février, des échantillons de chaque lot seront envoyés à la fois à l’ITAFV et au Centre Technique de l’Olivier (Laboratoire de France Olive, l’interprofession oléicole française). Des analyses physicochimiques et des panels test permettront de caractériser ces huiles d’un point de vue analytique et organoleptique. Cet exercice d’analyse croisée permettra de surcroît d’animer une coopération technique entre laboratoires et jurys de dégustation français et algérien.

Des séances de dégustation seront organisées en Algérie auprès d’échantillons d’oléiculteurs, d’oléifacteurs et de consommateurs afin de dégager des tendances sur les profils d’une part les plus appréciés localement et d’autre part considérés comme les plus représentatifs du « goût Kabyle ».

Sources : https://maghrebemergent.net/la-meilleure-huile-dolive-de-kabylie-en-cours-de-selection/