L’ASSOCIATION NATIONALE DES PRODUITS DU TERROIR (ANPT) EST NÉE

L’association nationale algérienne des produits du terroir (ANPT) est née jeudi 25 octobre au siège de la Chambre nationale de l’agriculture (Safex). Défendre et relancer des produits de terroir est son objectif.


Une quarantaine de personnes représentants plusieurs wilayas ont assisté l’assemblée constitutive de l’association qui s’est déroulée en présence du secrétaire général de la Chambre nationale de l’agriculture, Abdelmalek Akkouche qui a salué l’initiative et promis d’apporter son aide.

Lancée à l’initiative de producteurs de produits du terroir, l’association vient combler un vide en Algérie alors que des organisations similaires existent dans de nombreux pays dont les voisins immédiats de l’Algérie.

Les participants se disent convaincus du potentiel de la relance des produits du terroir avec un label algérien authentique comme en témoigne l’attrait des consommateurs pour ces produits. La fête annuelle de la figue de Béni Maouche où l’affluence s’accroit d’une année à l’autre en est l’illustration.

Soutenir la femme rurale

L’association entend donner une dynamique nouvelle à cette activité en rassemblant les acteurs de l’agriculture biologique et à valoriser leurs efforts. Il s’agit également – et peut-être surtout- d’encourager les jeunes à aller vers cette activité et leur apporter une assistance. L’autre dimension ciblée par l’association est la femme rurale. C’est elle, « la véritable gardienne du patrimoine national que ce soit en matière de culture orale ou dans le domaine culinaire », souligne un participant.

Il y avait de la «qualité » parmi les fondateurs de l’association : des personnes spécialisées et intéressées par l’agriculture biologique, ingénieurs agronomes, vétérinaires, partisans de la médecine douce, acteurs de l’industrie agro-alimentaire, apiculteurs, producteurs des fromages…Tous convaincus qu’il est temps de fonder une organisation nationale pour rassembler des efforts épars, d’échanger les expériences et de lancer des partenariats.

Des espèces locales menacées

Des éleveurs d’ovins et de chameaux sont également parties prenantes et ont souligné des risques de disparitions d’espèces locales de grandes qualités. Abdelkader Taoussat un éleveur de chameaux à Ghardaïa, dont la ferme comprend les huit espèces existantes en Algérie – il n’y a que quatre espèces dans la région du Golfe – a appelé les investisseurs dans le domaine des industries de transformations à s’intéresser aux possibilités offertes : laits, graisses, peaux. Même l’urine des chameaux aurait des « propriétés thérapeutiques» a-t-il assuré en évoquant des études menées de par le monde.

Les participants à l’assemblée constitutive ont assuré que la priorité était la protection de la couverture végétale et de la biodiversité et rendre disponible une nourriture de qualité aux Algériens. Il s’agit aussi d’amener les consommateurs à prendre conscience de la qualité des aliments et notamment du pain.

L’un des intervenants, Ahmed Malha, a insisté sur le fait que l’accroissement des cas de cancer – près de 43000 par an- est largement lié au régime alimentaire. Il faut aller, a-t-il dit sur le terrain « recenser ce qui existe et encourager et soutenir les femmes dans les zones rurales. ».

Selon lui, il y a de nombreux agriculteurs qui « sont conscients du danger de l’importation intensive des semences avec pour conséquence la disparition de variétés locales. Il a cité à cet effet un agriculteur à Souk-Ahras qui conserve dans son petit verger 11 variétés de cerisiers.

Après l’adoption des statuts, Sid Ali Lahlou, patron de la «Maison Lahlou » et déjà ancien « activiste » des produits du terroir – il organise chaque année une manifestation pour les produits du terroir à l’occasion du Yennayer – a été élu président de l’association. Le lancement de l’association est le couronnement des efforts consentis depuis des années, avec d’autres acteurs, à la défense et la relance d’un patrimoine culinaire en danger de disparition.

A signaler par ailleurs qu’un Salon national des produits du terroir sera organisé le 30 novembre prochain au niveau de la SAFEX (Alger)

Sources : https://www.maghrebemergent.info/lassociation-nationale-des-produits-du-terroir-anpt-est-nee-pour-une-algerie-verte/?fbclid=IwAR1Whwnsjd6yaCgNBRgG4NtGTE1OCNdglHGozv_oiArVx5N_yoyYyPL4gZM

Gastronomie. les M’segyat de Biskra : Les petits plats dans les grands

S’il y a bien des préparations culinaires faisant la renommée de la Reine des Ziban, de ses environs et de la gastronomie algérienne, ce sont bien les «m’segyat».

Les «m’segyat» sont ces plats arrosés, constitués de galettes finement découpées amplement imbibés d’une sauce épicée et onctueuse, dont la composition et les ingrédients différent d’un plat à un autre, mais qui sont toutes succulentes et appétissantes.

Plat de résistance par excellence, élaboré sans viande et hautement calorifique, ce plat, généralement consommé en hiver, pour en supporter les rigueurs, se décline en plusieurs variantes, ayant chacune son goût et sa saveur particulière.

La chakhchoukha, la hasswa, la tchicha, le batout, le bou maârass et le merkhous sont autant de plats arrosés servis de préférence dans une jatte en bois (gassaâ) pouvant réunir plusieurs personnes, car ces mets appellent au partage et à la convivialité. On dit qu’une chakhchoukha dégustée seule n’a pas le même goût que celle qu’on partage avec ses amis, les membres de sa famille et ses proches.

Muni d’une cuillère ou d’une fourchette, chaque convive entourant la jatte fumante s’empare d’un morceau de viande et de deux ou trois têtes de piment et délimite son «territoire» en y ajoutant de l’huile d’olive ou en arrosant sa part avec des lampées de sauce.

La bataille sympathique et codifiée est rude entre les mangeurs et la cuisinière est souvent appelée à offrir du rab, une demande qui fait sa fierté, car cela signifie qu’elle a réussi son plat et a fait la joie de ces épicuriens et gastronomes de maris, fils ou frères et amis de ceux-ci.

UNE CUISINE LUMINEUSE

Ces plats arrosés font le bonheur de tous, tant ils sont bons, naturels et conviviaux. Mais ils ne sont pas faciles à concocter. C’est qu’il s’agit d’une cuisine complexe et lumineuse requérant un savoir-faire ancestral, afin de capter les arômes et les saveurs à travers le mélange de viandes, de légumes, d’épices et de plantes potagères, comme la coriandre, le persil, le céleri et le romarin.

«La chakhchouka est un plat traditionnel agrémenté de pommes de terre, de courgettes, de piments entiers et de citrouille, lui donnant cette superbe couleur orangée.

On peut la préparer avec de la viande de mouton ou de la volaille. La hasswa est préparée avec une sauce onctueuse où surnagent des fèves, des morceaux de navets et de potiron.

La tchicha est, quant à elle, préparée soit avec une sauce à base de frik ou de mermez (graines de blé dur ou d’orge torréfiés et finement concassés). On peut y ajouter des morceaux de panses d’ovins pour en rehausser le goût», explique Nanna Samia, une cuisinière hors pair, souvent sollicitée par les familles de Biskra lors des mariages.

A ce propos, il faut savoir qu’une des questions les plus récurrentes lors des demandes de mariage serait celle relative aux qualités de cordon-bleu de la fille en question. «Sait-elle préparer le rougeg ? demande-t-on.

Le rougeg est l’élément essentiel de ces plats. Ce sont de fines galettes cuites sur une plaque chauffante (tawa) que l’on déchiquète délicatement avant de les irriguer abondamment de sauce.

Pour être une fille complète aux yeux des visiteuses, la future mariée doit avoir des capacités de cordon-bleu et elles sous-entendent qu’une femme ne sachant pas préparer les plats arrosés serait amputée d’une part importante de sa féminité et ne pourrait pas répondre à ses missions conjugales. «Ma fille est une universitaire et elle travaille. Nous sommes au XXIe siècle et tout se vend maintenant», pourra-t-on rétorquer aussi sans mettre en danger la future union.

LE ROUGEG SE VEND

En effet, ayant pressenti la richesse du filon, des femmes artisanes préparent et vendent le rougeg et le rekhsses (galettes épaisses et dures émiettées) servant à préparer le batout, le bou maârass et le merkhous, pour leurs clientes et clients, qui sont généralement des fonctionnaires et des travailleurs en mal de m’sagyat.

Désormais, on trouve le rougeg chez les bouchers, les épiciers et dans les rayons des supérettes.

Prisé même en été, celui-ci est souvent en rupture de stock. C’est dire la ferveur des consommateurs pour ce genre de repas sortant du cadre strictement familial pour investir le domaine public.

A Biskra, des restaurants ont ouvert dernièrement. Ils offrent exclusivement ces spécialités, prisées non seulement des locaux mais aussi par des touristes et visiteurs, tandis que des écoles privées proposent des cours théoriques et pratiques pour réussir un bon plat arrosé, constate-t-on.

Sur leurs pages Facebook et sur les autres réseaux sociaux, des photos de ses plats et des selfies foisonnent, car les consommateurs et amateurs de ces plats traditionnels sont heureux de montrer qu’ils les apprécient et que pour eux chaque occasion de manger ensemble autour d’une jatte est un moment de plaisir ineffable.

Alors, si vous avez l’occasion de passer à Biskra et de pouvoir déguster une bonne m’sagya, vous ne serez ni à crins ni chocolat et ne prévoyez rien pour après, car ces plats, en plus d’être succulents et repaissants, sont hautement soporifiques et poussent invariablement à une longue sieste réparatrice, font remarquer de nombreux amateurs de ces plats arrosés ayant la cote même en cette période estivale.

Sources : https://www.elwatan.com/edition/culture/gastronomie-les-msegyat-de-biskra-les-petits-plats-dans-les-grands-09-08-2018

Ramadhan à El-Oued: "Doubara", l’indétrônable plat traditionnel

EL-OUED- La "Doubara", un plat populaire occupant une bonne place au menu de la gastronomie de la région d’El-Oued,  s’impose comme mets indétrônable de la table du Ramadhan chez les familles soufies.

Constituant un plat à part entière depuis le début du 20ème siècle , comme l’atteste de vieilles ménagères, ce mets populaire partagé pratiquement dans les wilayas du Sud-est, tire sa notoriété d’une composition de 10 produits, associant fèves, pois-chiches, piment vert, tomate fraiche et de conservé, ail, Harissa, assaisonnés de condiments et d’huile d’olive et du bouillon de pois-chiches.
Beaucoup de familles soufies optent, en ce mois d’innovation culinaire, pour la préparation de la Doubara à domicile, au lieu de l’acheter prêt-à-emporter, comme le font certains du marché de la ville d’El-Oued ou pullulent dès l’après-midi les vendeurs de Doubara.

Approchés par l’APS devant une échoppe de vente de Doubara, des citoyens vantent les mérites de plat "complet", car composé d’ingrédients forts et tonifiants, d’un grand apport nutritif et étanchant la soif.

Mme. B. Amel, femme au foyer à la cinquantaine, a confié n’avoir jamais emporté ce plat d’ailleurs, préférant sa préparation à la maison, selon le nombre des membres de familles et leur gout, selon des préférences de plus de pois-chiches, de fèves ou de l’huile d’olive.

Mme A. Fedjra, septuagénaire, a, de son coté, indiqué que ce plat qu’elle optait, bien que la préparation du plat nécessite pas de gros moyens, pour le plat de Doubara ramené des commerces, estimant que ce mets, mélangé sous les yeux du consommateur, détient, outre sa provocation olfactive, une saveur alléchante et une tradition "spécial Ramadhan".

Les ingrédients, assaisonnés d’épices, pour exciter  davantage la gourmandise, ne laissent pas les passants indifférents, dont nombreux finissent par succomber à la tentation.

Le Ramadhan, période rentable pour la vente de la Doubara---

 Le mois de ramadhan suscite un dynamisme des petites activités commerciales, notamment au niveau des marchés de la wilaya d’El-Oued, notamment le marché central du chef lieu de wilaya, dont la vente de Doubara.
Mohamed (quinquagénaire) Doubardji, appellation tirée du plat, depuis plus 20 ans, a révélé que l’ouverture de nouveaux locaux de vente de ce plat populaire répond à la forte demande des consommateurs sur ce plat en ce mois de ramadhan, car très prisé par la population locale.

Walid, commerçant saisonnier, à peine la trentaine, a affirmé qu’ il renouait à chaque ramadan avec la vente de Doubara pour satisfaire, avec le soutien de sa mère nonagénaire, une clientèle exigeante et assurer des revenus "conséquents" de ce commerce rentable et très lucratif, avec des  plats proposés entre 100 et 150 DA, en fonction des bourses et des moyens disponibles.   

Sources : http://www.aps.dz/societe/74920-ramadhan-a-el-oued-doubara-l-indetronable-plat-traditionnel

Oran: la préparation de la "Calentica" proposée comme métier artisanal

ORAN - La chambre d’artisanat et des métiers (CAM) d’Oran a proposé d’inclure la préparation du plat populaire "Calentica" comme activité artisanale au projet de nomenclature des métiers artisanaux en cours d’actualisation, a-t-on appris dimanche du directeur de la chambre.

"Cette spécialité culinaire, source de revenus et de subsistance pour une large frange de la société oranaise, a sa place parmi les plats populaires à introduire dans ce projet qui est entré en sa phase finale, avant de le soumettre aux parties compétentes en vue de son approbation", a indiqué à l’APS Nouredine Mehtar-Tani.
La préparation et la vente de la "Calentica" est une activité très répandue à Oran et dans les wilayas dans l’Ouest du pays où les commerces proposant ce plat culinaire se comptent par centaines et reste très demandé par les consommateurs de toutes les couches sociales, a relevé Mehtar-Tani.

Au fil du temps, ce plat est devenu présent dans toutes les villes du pays sous diverses appellations et en diverses circonstances. On le désigne par "Garantita", "El Hami" et bien d'autres noms.

A Mostaganem, par exemple, elle est incontournable sur la meïda du f’tour de ramadhan, alors que dans d’autres régions, même à Oran, elle disparait complètement du menu en ce mois sacré. Les échoppes et commerces qui la proposent se reconvertissent à d’autres créneaux plus rentables et plus demandés.

"Calentica" trouve son origine de l'espagnol "Calientita" (toute chaude) qui dérive du mot "Caliente" qui signifie "chaud". Les amateurs de ce plat soulignent que cette préparation donne toute sa saveur quand elle est servie et consommée toute chaude "arrosée" de H’rissa et du cumin.

Une nomenclature à mettre à jour

Selon une légende, la "Calentica" aurait été inventée dans le fort de Santa Cruz, au 16ème siècle, par des militaires espagnols manquant de ressources alimentaires. Ils auraient mixé le reste de leur réserve de pois chiches avec de l’eau et de l’huile pour donner ce plat dont la renommée a dépassé les frontières.

D’autres sources historiques parlent plutôt de prisonniers abandonnés sur les côtes oranaises par les espagnols. Ils n’avaient pour survivre que de la farine de pois chiches. Leur préparation avait donné cette fameuse "Calentica" qui a pu traverser les siècles pour devenir indissociable des habitudes culinaires des Algériens.

Par ailleurs, la CAM d’Oran a proposé d’autres plats populaires faisant partie du terroir et de l’art culinaire national pour figurer dans la nomenclature des métiers artisanaux comme "Douara", "Dolma", "Berkoukes" et "Bekbouka".

Le directeur de la CAM a précisé que ces propositions d’inclure ces plats populaires dans cette future nomenclature répondent aux demandes des artisans versés dans la restauration populaire et artisanale.

"L’artisan qui veut exercer l’activité de préparation des plats populaires ne peut réaliser son projet car, la désignation de cette activité ne figure pas sur la carte d’artisan qui lui est délivrée", a indiqué Mehtar Tani, ajoutant que son institution n’est pas habilitée, par la loi, à ajouter une nouvelle activité ne figurant pas sur la nomenclature légale en vigueur et comportant 336 métiers.

"L’actuelle nomenclature des métiers remonte aux années 1970. Elle est aujourd’hui complètement dépassée d’où la nécessité de l’actualiser aujourd’hui pour répondre aux exigences des artisans et de la réalité du terrain", a estimé le même responsable, ajoutant que des experts et des compétences avérées s’attèlent à opérer cette mise à niveau et à soumettre leurs propositions aux services compétents pour leur approbation.

sources : http://www.aps.dz/societe/74551-oran-la-preparation-de-la-calentica-proposee-comme-metier-artisanal
 

Les plats populaires font recette à M'sila De la saveur de la chekhchoukha aux picotements du "zviti"

Les plats populaires, typiquement traditionnels, concoctés dans la région du Hodna selon des recettes transmises depuis des lustres de mère en fille, ne sont plus aujourd'hui un apanage familial. Ces mets que l'on ne pouvait savourer que chez soi sont, en effet, devenus des menus favoris des restaurateurs de M'sila qui semblent avoir découvert en eux le bon filon pour faire marcher leur commerce. 
Les plats populaires, typiquement traditionnels, concoctés dans la région du Hodna selon des recettes transmises depuis des lustres de mère en fille, ne sont plus aujourd'hui un apanage familial. Ces mets que l'on ne pouvait savourer que chez soi sont, en effet, devenus des menus favoris des restaurateurs de M'sila qui semblent avoir découvert en eux le bon filon pour faire marcher leur commerce.
Ils sont, ces derniers temps, de plus en plus nombreux à proposer des menus où s'entrecroisent la célèbre chekhchoukha, le "zviti" ou "slata mehras", la "louha", la kemmounia, la doubara et d'autres plats populaires qui, dans un passé encore récent, ne pouvaient être dégustés qu'à "la maison". Ces plats du terroir sont même en passe de détrôner toutes les autres préparations culinaires, selon bon nombre de restaurateurs qui affirment qu'ils font recette, grâce à leur "trouvaille", autant auprès des clients locaux que chez les voyageurs de passage dans les restaurants de M'sila, Boussaâda, Sidi Aïssa et d'autres villes de la wilaya. La chekhchoukha, plus que d'autres plats, semble avoir le vent en poupe. Ahmed B., un restaurateur qui en a fait sa spécialité, met un point d'honneur à faire en sorte que la qualité du mets servi par son établissement soit "au top" et n'ait rien à envier aux plats servis lors des fêtes et des grandes occasions familiales. Il veille à ce que la pâte soit d'excellente qualité, condition sine qua non pour la réussite de ce plat. C'est pour cela qu'il préfère passer commande auprès de femmes expertes en la matière qui la lui préparent à domicile. Il s'attache également à sauvegarder la variété de ce plat dont la sauce se décline sous diverses recettes selon que le plat provient, de M'sila, Bousaâda ou Ouled Derradj. Ce maître-queux regrette, cependant, que la sauce préparée avec de la viande de camelin, la "vraie" chekhchoukha m'silia, dit-il, n'est pas pour le moment disponible dans les restaurants car, en plus de la rareté de cette viande, peu de gens en connaissent la recette qui a été plus ou moins oubliée. Les viandes les plus utilisées demeurent, donc, celle du mouton, parfois du veau, plus souvent du poulet. Ahmed, qui entend étoffer sa "carte", assure s'apprêter à essayer le lapin et la dinde pour permettre aux clients de découvrir d'autres saveurs. L'engouement pour la chekhchoukha, très demandée notamment à l'heure du déjeuner, est constaté chez toutes les couches sociales, pauvres ou riches, cadres, entrepreneurs ou simples travailleurs qui n'hésitent pas à en commander une assiette malgré son prix relativement élevé (150 dinars en moyenne).
Le "zviti" est présenté sur une table spéciale
La chekhchoukha est généralement accompagnée par un autre plat traditionnel, la slata mehras appelée "zviti" à Boussaâda, une préparation piquante à faire transpirer. Et afin de lui donner un cachet encore plus rustique, ce "mets de feu", idéal et très prisé comme accompagnement, est présenté sur une table spéciale percée d'un trou en son milieu, destiné accueillir le pilon en bois (le mehras) où il a été préparé. La salade piquante est puisée directement du pilon par les commensaux qui la savourent en s'essuyant le front et, parfois, en ahanant, le gosier étant mis à rude épreuve par le piquant de ce plat que certains restaurateurs essaient néanmoins d'adoucir en réduisant la dose de piment par rapport à la tomate ou en y ajoutant de l'huile d'olive ou du beurre naturel. Malgré tout, les M'silis aiment bien le goût si particulier de leur slata mehras préparée à base de galette pilée, de piment vert et de la tomate, le tout saupoudré de cumin. Ils la prennent à tous les repas de la journée et la considèrent comme un remède radical contre les rhumes et les coups de froid. Le visiteur qui franchit le seuil de nombreux restaurants de la wilaya de M'sila peut sentir et constater que les propriétaires déploient des efforts colossaux pour essayer de concurrencer les fast-foods qui fleurissent un peu partout et appâtent les clients à coups de chawarma, de hamburgers et autres pizzas qui ont conquis le monde de la restauration rapide. La kemmounia, qui se prépare à base de pommes de terre accommodées avec des abats de poulet, agrémentés d'épices locales, figure également parmi les plats populaires qui connaissent un grand succès dans la wilaya de M'sila. Les localités de Sidi Aissa, Aïn Lahdjel et Hadjress, sont réputées, quant à elles, pour leur louha, un plat préparé à base de boyaux d'agneau et de viande de jeunes béliers, découpée en petits morceaux et grillée sur de la braise avec du poivron et de la tomate. Ce plat est surtout consommé par une clientèle fréquentant régulièrement les marchés hebdomadaires de la région. Le nom de louha (planche) vient du fait que le plat est servi, pour des raisons que l'on ignore, sur une planche en bois et jamais dans une assiette. Les citoyens de ces régions ne manquent jamais d'inviter leurs hôtes à déguster un plat de louha, une préparation, assure-t-on ici, qui ne doit sa renommée grandissante, dans le Hodna et ailleurs, qu'à son goût particulier, mais délicieux. La doubara, enfin, un plat originaire de la région des Zibans, vient aussi de conquérir la région de M'sila où elle est très demandée par les travailleurs durant leur pause-déjeuner. Préparée à base de pois-chiches et de fèves, auxquels on ajoute de l'huile d'olive et une profusion d'épices, la doubara est appréciée pour son prix très abordable, ses qualités nutritives et son goût. Sa préparation demeure néanmoins du domaine exclusif des Biskris qui en détiennent le "secret de fabrication". Un secret que les cuistots m'silis, qui ne manquent pourtant pas d'ingéniosité, ne sont pas encore parvenus à "pirater".
Ils sont, ces derniers temps, de plus en plus nombreux à proposer des menus où s'entrecroisent la célèbre chekhchoukha, le "zviti" ou "slata mehras", la "louha", la kemmounia, la doubara et d'autres plats populaires qui, dans un passé encore récent, ne pouvaient être dégustés qu'à "la maison". Ces plats du terroir sont même en passe de détrôner toutes les autres préparations culinaires, selon bon nombre de restaurateurs qui affirment qu'ils font recette, grâce à leur "trouvaille", autant auprès des clients locaux que chez les voyageurs de passage dans les restaurants de M'sila, Boussaâda, Sidi Aïssa et d'autres villes de la wilaya. La chekhchoukha, plus que d'autres plats, semble avoir le vent en poupe. Ahmed B., un restaurateur qui en a fait sa spécialité, met un point d'honneur à faire en sorte que la qualité du mets servi par son établissement soit "au top" et n'ait rien à envier aux plats servis lors des fêtes et des grandes occasions familiales. Il veille à ce que la pâte soit d'excellente qualité, condition sine qua non pour la réussite de ce plat. C'est pour cela qu'il préfère passer commande auprès de femmes expertes en la matière qui la lui préparent à domicile. Il s'attache également à sauvegarder la variété de ce plat dont la sauce se décline sous diverses recettes selon que le plat provient, de M'sila, Bousaâda ou Ouled Derradj. Ce maître-queux regrette, cependant, que la sauce préparée avec de la viande de camelin, la "vraie" chekhchoukha m'silia, dit-il, n'est pas pour le moment disponible dans les restaurants car, en plus de la rareté de cette viande, peu de gens en connaissent la recette qui a été plus ou moins oubliée. Les viandes les plus utilisées demeurent, donc, celle du mouton, parfois du veau, plus souvent du poulet. Ahmed, qui entend étoffer sa "carte", assure s'apprêter à essayer le lapin et la dinde pour permettre aux clients de découvrir d'autres saveurs. L'engouement pour la chekhchoukha, très demandée notamment à l'heure du déjeuner, est constaté chez toutes les couches sociales, pauvres ou riches, cadres, entrepreneurs ou simples travailleurs qui n'hésitent pas à en commander une assiette malgré son prix relativement élevé (150 dinars en moyenne).
Le "zviti" est présenté sur une table spéciale
La chekhchoukha est généralement accompagnée par un autre plat traditionnel, la slata mehras appelée "zviti" à Boussaâda, une préparation piquante à faire transpirer. Et afin de lui donner un cachet encore plus rustique, ce "mets de feu", idéal et très prisé comme accompagnement, est présenté sur une table spéciale percée d'un trou en son milieu, destiné accueillir le pilon en bois (le mehras) où il a été préparé. La salade piquante est puisée directement du pilon par les commensaux qui la savourent en s'essuyant le front et, parfois, en ahanant, le gosier étant mis à rude épreuve par le piquant de ce plat que certains restaurateurs essaient néanmoins d'adoucir en réduisant la dose de piment par rapport à la tomate ou en y ajoutant de l'huile d'olive ou du beurre naturel. Malgré tout, les M'silis aiment bien le goût si particulier de leur slata mehras préparée à base de galette pilée, de piment vert et de la tomate, le tout saupoudré de cumin. Ils la prennent à tous les repas de la journée et la considèrent comme un remède radical contre les rhumes et les coups de froid. Le visiteur qui franchit le seuil de nombreux restaurants de la wilaya de M'sila peut sentir et constater que les propriétaires déploient des efforts colossaux pour essayer de concurrencer les fast-foods qui fleurissent un peu partout et appâtent les clients à coups de chawarma, de hamburgers et autres pizzas qui ont conquis le monde de la restauration rapide. La kemmounia, qui se prépare à base de pommes de terre accommodées avec des abats de poulet, agrémentés d'épices locales, figure également parmi les plats populaires qui connaissent un grand succès dans la wilaya de M'sila. Les localités de Sidi Aissa, Aïn Lahdjel et Hadjress, sont réputées, quant à elles, pour leur louha, un plat préparé à base de boyaux d'agneau et de viande de jeunes béliers, découpée en petits morceaux et grillée sur de la braise avec du poivron et de la tomate. Ce plat est surtout consommé par une clientèle fréquentant régulièrement les marchés hebdomadaires de la région. Le nom de louha (planche) vient du fait que le plat est servi, pour des raisons que l'on ignore, sur une planche en bois et jamais dans une assiette. Les citoyens de ces régions ne manquent jamais d'inviter leurs hôtes à déguster un plat de louha, une préparation, assure-t-on ici, qui ne doit sa renommée grandissante, dans le Hodna et ailleurs, qu'à son goût particulier, mais délicieux. La doubara, enfin, un plat originaire de la région des Zibans, vient aussi de conquérir la région de M'sila où elle est très demandée par les travailleurs durant leur pause-déjeuner. Préparée à base de pois-chiches et de fèves, auxquels on ajoute de l'huile d'olive et une profusion d'épices, la doubara est appréciée pour son prix très abordable, ses qualités nutritives et son goût. Sa préparation demeure néanmoins du domaine exclusif des Biskris qui en détiennent le "secret de fabrication". Un secret que les cuistots m'silis, qui ne manquent pourtant pas d'ingéniosité, ne sont pas encore parvenus à "pirater". 

Sources : https://www.djazairess.com/fr/lemidi/1104061001

Salon international de l’olive : La Sigoise bientôt labellisée

La production de l’huile d’olive en Algérie a enregistré une croissance comparativement à la campagne écoulée pour atteindre une production de 90 millions de litres. «L’objectif est d’atteindre 100 millions de litres pour les deux années à venir», a indiqué hier le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, M. Abdelkader Bouazghi, lors du Salon de l’oléiculture tenu à Alger. Cette filière stratégique a franchi des pas importants, grâce au soutien et à l'encadrement technique et financier consenti par l'Etat depuis 2000, en encourageant les plantations en dehors des zones traditionnelles, dans les régions du Sud et des Hauts plateaux, a souligné le directeur de la régulation et du développement des productions agricoles au ministère, Chérif Omari.
Il précise que cette filière dispose d'un gisement très important en termes de valorisation, ce qui peut apporter une valeur ajoutée dans le cadre de la diversification de l'économie nationale et de création d'emplois. Il a fait savoir en marge de la tenue de la 2e édition du Salon international de l’olive, huiles d’olive, qui se tient du 7 au 10 du mois en cours, que le marché local est très demandeur et que les pouvoirs publics s'attellent à la valorisation des produits oléicoles en vue de l’exportation, à commencer par l'olive de table La Sigoise, dont le label portant indication géographique (IG) sera validé prochainement. Pour ce faire, la quantité de la production ne suffit pas, elle doit être accompagnée par l’aspect qualité. «Nous travaillons en collaboration avec le conseil oléicole international, les opérateurs privés ainsi que le ministère pour avoir un partenariat visant l’amélioration de la qualité», a affirmé M. Omari, en annonçant la création prochaine de comités de dégustation.  Depuis 2000, le soutien de l’Etat a été total et cela commence par la création de pépinières jusqu'à la mise en place d’unités de conditionnement de l’huile. La formation, le crédit, la révision des taxes, la concession des terres et leur extension témoignent de cet appui. L’extension de l’oléiculture sur tout le territoire national, selon le mode de production intensif, s’est traduite par un triplement des plantations d’oliviers durant les dix dernières années. Le verger est de 500.000 hectares d’oliviers composé de 150.000 plants destinés à la production de l’olive de table et 350.000 destinés à la production d’huile. Sur ces 350.000 hectares de la surface réelle, celle qui produit actuellement les 60.000 tonnes ne dépasse pas 220.000 hectares. Pour 130.000 hectares, il y a de jeunes plantations. La plantation de l’olivier a commencé à prendre de l’ampleur à partir de 2005-2006 et il existe un véritable engouement pour l’oléiculture. Même si  la production nationale a doublé, la satisfaction des besoins du marché national n’est pas atteinte.

Skikda a fêté sa fraise : La production a pratiquement doublé cette année

Organisée dans l’urgence, Ramadhan oblige, la Fête de la fraise de la ville de Skikda s’est clôturée mardi après-midi avec la remise des prix aux lauréats des concours du meilleur producteur de «Lemkerkba», l’indétrônable fraise de Skikda.

D’autres distinctions ont également été retenues, à l’exemple de la meilleure tarte aux fraises, ainsi que les meilleurs jus et confiture à base de fraise locale. Même si l’édition de cette année avait un air de déjà-vu, elle aura néanmoins permis de pérenniser une tradition qui fait désormais partie du patrimoine local.

En plus du défilé traditionnel qui a sillonné, sur près de deux kilomètres, les artères principales de la ville et qui a été suivi par un public nombreux, l’autre moment phare de la fête aura été l’exposition-vente organisée, hier, sur la place du 1er Novembre 1954 par plus d’une quarantaine de producteurs de «Lemkerkba», venus de Stora, de Sidi-Mansour, de Aïn-Chraïaa et de la Grande-Plage. Les prix affichés allant de 300 à 400 DA le kilogramme n’ont néanmoins pas empêché l’écoulement, en moins de deux heures, de toute la production exposée, au grand bonheur des fins gourmets, venus aussi de Constantine, Alger et Annaba.

En marge de cette fête, les services agricoles de la wilaya, ainsi que l’Asso-ciation des producteurs de fraise n’ont pas caché leur satisfaction quant à la production obtenue cette année. «Elle a carrément doublé, passant de 13 000 quintaux réalisés lors de la saison 2017, à plus de 25 000 quintaux cette saison, avec un rendement moyen estimé à 85 qx/ha», rapporte un cadre des services agricoles. L’autre repère important de cette filière à Skikda est l’accroissement notable du nombre de producteurs ne cultivant que la variété locale qui avoisine désormais les 805 agriculteurs, alors qu’il n’a jamais dépassé les 500 exploitants.

Sources : http://www.elwatan.com/regions/est/skikda/skikda-a-fete-sa-fraise-17-05-2018-368396_128.php

Maghnia, la qibla des épices

Maghnia, à l’approche et pendant le mois sacré, accueille plus de visiteurs que le nombre de sa population. But du voyage : s’approvisionner en épices. Evidemment !

Une marque déposée de la ville, même si cette dernière n’en cultive ni produit pas un gramme. C’est tout le mystère d’une étiquette héritée de la période où la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc, fermée depuis 1994, était perméable. Pourtant, cadenassée ou pas, la frontière n’a pas altéré d’un iota cette activité commerciale, encore mois la réputation d’une cité de plus de 240 000 habitants se noyant dans les arômes culinaires à longueur d’année.

Depuis la nuit des temps, le nom de l’ancienne Numerus Syrorum rimait avec cannelle, poivre noir, gingembre, cumin, curcuma, safran... Des ingrédients indispensables dans les plats algériens. Mais qu’est-ce qui fait déplacer autant de familles des quatre coins du pays dans cette agglomération de l’extrême ouest du pays, alors que les épices sont commercialisées partout dans les magasins algériens ?

Si la recette et le secret de cette particularité demeurent «ensevelis» dans un pacte entériné au fil des ans entre les commerçants, la spécificité des produits exceptionnels maghnaouis est ressentie déjà sur les étals du marché couvert : les boutiques (le terme n’est pas exagéré) étalent leurs produits en forme de pyramides et de dunes aux couleurs chatoyantes.

De véritables oeuvres d’art dessinées par des artisans ayant aussi le don de goûteurs.  Par l’odorat et la vue. Pour le commun des mortels — c’est ce qui fait la différence entre les uns et les autres — à des dizaines de mètres, l’éternuement est garanti. Fait ubuesque : au célèbre marché, les éternuements se confondent avec le brouhaha de la foule. Cependant, si les épiciers continuent d’exercer cette activité — par amour et pour une rentabilité honnête —  le métier en lui-même est menacé non pas par la relève (qui existe), mais par le tarissement de sa source. Le Maroc.

Asiatiques ?

«La fermeture de la frontière, puis le durcissement des mesures de sécurité sur le tracé frontalier, depuis près de trois ans, nous inquiètent fortement. On a beau dire que les épices asiatiques sont bonnes et disponibles grâce aux importateurs, la vérité est là : rien ne vaut le produit marocain. J’ai goûté les épices du Sri Lanka et d’Inde et j’ai été sidéré.

Est-ce qu’elles sont aussi mauvaises à l’origine ou — et c’est vraiment grave et dangereux — sont-elles mélangées avec d’autres ingrédients et/ou des additifs chimiques ? Je me pose vraiment la question», s’insurge Abdallah, la quarantaine, ayant hérité le métier de son père. Une inquiétude partagée par un gros client de Bordj Bou Arréridj, rencontré sur les lieux : «Je gère une épicerie où je mets en exergue et en valeur le ‘label Maghnia’, ma clientèle vient pour ça, c’est pourquoi je viens m’approvisionner dans cette ville et toujours chez le même fournisseur.

Le rapport prix/qualité est intéressant.» Et de renchérir presque automatiquement, sans qu’on lui ait demandé une comparaison ou une précision : «Croyez-vous que je n’ai pas essayé les épices importées du Pakistan, de Turquie et d’Inde  ? Je les aurais adoptées en dégageant plus de bénéfices, j’aurais gagné du temps aussi, mais je vous jure qu’elles n’égaleront jamais celle de Maghnia.

Je dirais que les épices de Maghnia sont pures.» Ahmed, soixante ans et près de quarante ans dans ce commerce, gère son activité à la rue Tindouf, dans le centre-ville de Maghnia, à quelques encablures du marché couvert. Dans son échoppe, il faut faire la queue pour se faire servir. «Le secret de notre renommée ?

Nous ne trichons pas, nous préparons nos épices nous-mêmes, avec notre expérience, notre savoir-faire et notre honnêteté. Chose que tout le monde ne fait pas. C’est comme le café, tout le monde en importe, mas tous n’ont pas le même goût, la même saveur... C’est peut-être pour cela que tout le monde cherche à connaître notre recette» dit-il avec un large sourire.

La fête

Abondant dans le même sens, le co-gérant souligne : «Ce n’est pas le métier d’un jour. Pour perdurer et garder sa notoriété, on doit sauvegarder la qualité, nos arômes et nos saveurs.» Pour Wassini, épicier, «il est vrai que notre chiffre d’affaires augmente en cette période, mais nous maintenons la cadence toute l’année, avec des pics les vendredi, samedi et pendant les vacances.

Comme vous le savez certainement, notre ville connaît un rush de touristes nationaux les week-ends et les vacances pour visiter ses stations thermales de Hammam Chigueur  et Hammam Boughrara, pou goûter sa galette, voir de près la frontière... et acheter des épices !» Et c’est dans ce contexte que Ahmed Belkhir, militant de la société civile, a «institutionnalisé» l’année dernière la Fête des épices.

A l’instar d’autre villes algériennes qui fêtent les fraises, les cerises, ou les oranges. Une sorte de braderie où les visiteurs découvrent les épices, à bas prix, pour ceux qui ne les connaissent pas, mais aussi pour faire connaître tous les autres richesses de la région. «Nous avons des atouts culturels et historiques. Notre réputation nous la devons, entre autres, à nos épices, notre h’rira (soupe)...

C’est une rencontre de convivialité dans une ville connue ou son hospitalité.» Cette année, en cette période qui enregistre la venue d’un flux humain, des jeunes se sont portés volontaires pour servir de  guide aux visiteurs. «Nos montrons les bons coins, boutiques, parkings, sanitaires, chemins, nous les accompagnons pendant leurs emplettes pour les aider, les conseiller et les rassurer que c’est une ville paisible en général», explique Yacine, 25 ans. Au pays des épices, le client éternue agréablement, mais emporte dans ses bagages le vrai sésame pour une h’rira exceptionnelle. Pour peu que la cuisinière sache y mettre du sien...

Sources : 

La Quira, une période propice à des mets traditionnels particuliers à Djelfa

Comme à chaque hiver à Djelfa, la Quira (pic de grand froid et neige) est une période propice à la préparation de mets culinaires traditionnels, dont la saveur est rehaussée par le grand froid et les neiges sévissant, au dehors.
En effet, la femme Nailie a hérité un tradition immuable de ses aïeules, consistant en la préparation durant les périodes de grands froids et de chutes de neiges, l'incontournable chakhchoukha ou berkoukes, connu localement sous le nom de merdoud arbi, une sorte de graines plus grosses que le couscous, roulées à la main, à partir de semoule de blé de qualité supérieure.
Cette tradition est encore vivace, dans le désert de Messaàd (à 80 km au sud de Djelfa), où l'APS a rencontré l'hadja Fatima, une septuagénaire résidant dans une tente avec son vieux mari.
Selon cette vieille dame de la steppe djelfie, le merdoud et la chakhchoukha doivent être impérativement préparés avec du hermass arbi (abricot séché de manière traditionnelle), en plus d'épices spéciales, représentées par le ras el hanout, zaàtar (thym) et la k'lila (lait caillé et séché).
Pour l'hadja Fatima, le froid sévissant au dehors en période d'hiver, doit être compensé par la chaleur de tous les membres de la famille réunis autour d'un grand plat de merdoud, enduit si possible d'une quantité de dehane ghenmi(beurre de brebis), qui va lui conférer un goût particulier, au même titre que de l'huile d'olive pure.
Lakhlie… une tradition gastronomique séculaire en voie de déperdition
Cette septuagénaire n'a pas manqué de déplorer avec beaucoup de regrets et de nostalgie, la disparition progressive, d'une tradition chère à son cœur.
Il s'agit d'un condiment particulier représenté par lakhlie, qui n'est autre que de la viande séchée traditionnellement pour une longue période, en prévision de l'hiver. 
En dépit de la quasi -disparition de cette tradition culinaire, consistant à sécher de la viande, la vieille dame se souvient toujours du "bon goût de lakhlie cuit avec du berkoukes" de sa belle jeunesse passée, quand hommes et enfants "se délectaient de son goût dans leur bouche", et que les femmes ressentaient un plaisir immense rien qu'à son odeur "chaude", qui emplissait la Khaima (tente), "faisant oublier froid, vent, pluie et neige", assure l'hadja Fatima.
Mais heureusement, il existe encore de nos jours des familles bédouines qui ont sauvegardé cette tradition culinaire, en dépit de sa disparition dans les villes.
Des échoppes spéciales pour le hermass et les épices du merdoud
En ces jours de grand froid propice aux plats traditionnels chauds et épicés, les Djelfis sont heureux de trouver, à leur disposition, un grand nombre d'échoppes spécialisées dans la vente d'innombrables épices, dont seule la femme djelfie a le secret, à l'instar du hermass essentiel dans la préparation du merdoud, qui est également vendu, sur place, outre l'ail rouge, le ras el hanout, le zaàtar et la k'lila, considérés tous comme des condiments nécessaires dans la préparation de la chakhchoukha ou du berkoukes, qui apporteront à la famille réunie la chaleur, dont elle a besoin en cette période hivernale.
Des mets traditionnels en guise d'offrandes
Outre leur apport en chaleur familiale, ces mets traditionnels sont, également, choisis par les femmes djelfies pour être offerts en guise de maàrouf (offrande).
Ainsi le berkoukes est souvent préparé dans la région, avec des fois un ajout de viande blanche ou rouge, en vue d'être offert aux gens du quartier, voire même aux gens de passage, dans la rue, ou aux sans abris.
Dans l'esprit de nombreuses familles, cette offrande est un acte de solidarité sociale, qui va également éloigner "le mal et le mauvais sort" de leur maison.
Pour d'autres familles, ce maàrouf offert en plein hiver est une façon de remercier Dieu pour les multiples biens dont il les a gratifiés.

Sources : http://djelfa.info/fr/reportages/169.html

La grenade de Messaàd, une marque déposée

A Djelfa, la grenade de Messaàd, Deldoul et Amoura, des régions agricoles du Sud de la wilaya, est considérée comme une marque déposée, dont les fins connaisseurs, de tous bords, s'accordent sur l'excellence.

En effet, tous les spécialistes en la matière s'accordent sur l'excellence de la qualité de la grenade de Messaàd et Deldoul, mais aussi celle de Amoura, sur les hauteurs du mont Boukhil, des régions où ce fruit pousse en abondance, mais surtout avec une qualité inégalée nulle part ailleurs.

La meilleure preuve en est la multitude de commerçants, qui convergent vers ces régions, en saison de la récolte de ce fruit succulent, dont l'abondance de la production demeure toutefois tributaire de la "bonne santé des arbres", selon les experts du domaine.

Une production de plus de 117.700 qx

Selon les données fournies par les services agricoles de Djelfa, la wilaya a réalisé une production de plus de 117.700 qx de grenade, durant la présente campagne, dont le lancement se fait, annuellement, au début de l'automne.

Les jardins de grenadier, à Djelfa, occupent une surface de prés de 1.239 ha, dont un taux de 60% est concentré, dans le sud de la wilaya, une région réputée pour la qualité et l'abondance de son produit, qui s'est admirablement adapté à son climat semi-aride, selon des experts agricoles locaux, qui citent en exemple les jardins de grenadiers de Messaàd.

Selon nombre d'agriculteurs locaux, la production de cette année est en recul comparativement aux campagnes précédentes, à cause de certaines maladies ayant touché les grenadiers.

La grenade de Messaàd, un fruit de réputation mondiale

"La grenade de Messaàd est une marque déposée de renommée mondiale, sur le double plan de la qualité du goût et de la multitude de ses variétés", a indiqué à l'APS le secrétaire général de la Chambre d'agriculture de la wilaya, Belkhiri Abdelkader.

Le responsable a tenu à citer parmi ces variétés de grenade de renommée mondiale, "Lhamraoui" (rougeâtre), "Snin Laàloudj", "El Karess" (citronné), "Tounsi", "L'khadraoui" (vert), signalant, également, un "engouement" de la part de pépiniéristes de nombreuses wilayas voisines, pour l'acquisition de plants de grenadiers locaux.

Il a, en outre, fait part d'efforts en cours en vue de l'extension de cette culture arboricole vers le Nord de Djelfa, où sont concentrés le tiers des grenadiers de la wilaya.

Quant à la célèbre grenade de Messaàd, elle est réputée, à l'échelle nationale, pour être sans pépins et bien juteuse, des qualités qui font de ce fruit l'objet d'une très forte demande locale et nationale, notamment sur les plants de grenadiers locaux.

Selon Cheikh El Mostfa, propriétaire d'une grande surface de grenadiers à Messaàd, sa production n'est pas seulement sollicitée par des commerçants, mais aussi par les enfants de la région, qui en acquièrent de grandes quantités pour leur consommation personnelle, mais aussi pour en offrir à des amis car ils s'agit vraiment d' "un fruit très cher à leur c£ur", a-t-il souligné.

En dépit de son âge avancé, cet agriculteur, dont le métier est un héritage légué de père en fils, dit continuer toujours à s'occuper personnellement de ses arbres, car il s'agit d'une espèce requérant beaucoup d'attention et d'entretien, à cause des multiples parasites qui l'attaquent, mais dont la maîtrise est toutefois possible grâce à des méthodes rodées qui lui permettent, à la fin, d'obtenir
l'un des meilleurs fruits que Dieu a créé et qui, plus est, cité dans le saint Coran, ajoute-t-il, sur un ton fier.

Sources : http://djelfa.info/fr/economie/162.html

L'huile d'olive de Jijel, une qualité reconnue et certifiée

Des analyses effectuées récemment en laboratoire ont révélé la "bonne qualité" de l'huile d'olive produite dans la wilaya de Jijel, notamment en ce qui concerne le taux d'acidité, a indiqué samedi à l'APS le secrétaire général de la Chambre de l'agriculture, Yacine Zeddam.
Sur les onze (11) huileries, modernes et traditionnelles, ciblées, deux seulement obtiennent des huiles ayant un taux d'acidité situé entre 3,92 et 17,6 pour cent, les 9 autres donnant des résultats "très satisfaisants" avec des taux de 0,48 à 2,73 p.c., selon ce responsable qui a précisé que cette opération d’analyse s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de la qualité de l’huile d’olive produite en Algérie au titre de la campagne oléicole 2014-2015.

Les prélèvements ont été effectués par l'institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne (ITAF) de Sidi-Aich, dans la wilaya de Bejaia, auprès de onze (11) huileries des localités de Taher, Chekfa, El Ancer et Beni Hebibi, toutes situées dans les zones oléicoles de la wilaya de Jijel, a souligné M. Zeddam, précisant que des "efforts d'accompagnement" des producteurs se poursuivront pour améliorer davantage la qualité du produit.
L’échantillonnage a notamment porté sur l’analyse du pH (potentiel hydrogène représentant la mesure de l’alcalinité en chimie, ndlr) ainsi que sur des analyses sensorielles, chimiques et du taux de matière grasse.
La production d’huile d’olive a atteint plus de 24.000 hectolitres au titre de la campagne 2013-2014 dans la wilaya de Jijel où deux (2) associations professionnelles agréées activent dans le domaine oléicole qui dispose d'une superficie de 14.300 hectares d'oliviers.
La région compte 134 huileries (47 modernes et 87 traditionnelles) et un effectif de plus de 1.400 oléiculteurs, selon la Chambre locale de l'agriculture.

Sources : jijel info

Classement du couscous par l'Unesco 22 JANV. 2018 12:44

Des réunions sont programmées prochainement entre experts issus des pays du Maghreb arabe dans le cadre du projet de classement de leur patrimoine culinaire commun, le couscous, comme patrimoine commun de l'humanité par l'Organisation des Nations-unies pour l'Education, la Science et la Culture (Unesco). 

Selon le Directeur du Centre national de Recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), Slimane Hachi « le dossier du classement du couscous en tant que patrimoine universel est un projet commun aux pays du Maghreb. Son montage est en cours et des réunions d'experts de ces pays se tiendront prochainement ", a déclaré à l'APS, M. Hachi. "Ce classement ferait la lumière sur l’ancestralité de ce plat plusieurs fois millénaire et sur sa trans-culturalité car il appartient à plusieurs peuples. Il a résisté au temps et au changement et est demeuré authentique sans être figé", a commenté, de son côté, la Chercheure audit centre, Ouiza Gallèze.

Le classement "éventuel" de ce patrimoine sur la liste universelle, lequel "doit intégrer au moins les pays du Maghreb", sera, en outre, "une reconnaissance et un moyen de raffermir les liens solides entre les peuples, dans le sens où ils répondent aux mêmes traditions par les mêmes expressions culinaires. Car comme tout élément culturel, le couscous est un moyen de rapprochement entre les peuples", a ajouté cette spécialiste en patrimoine culturel. Elle explique que "l'exigence de l'Unesco est l'appropriation et le sentiment d'appartenance que les communautés doivent exprimer envers l'élément", objet de classement, avant de relever que le couscous représente "un composant de l’identité culturelle, symbolisant l’offrande et marquant les grands événements heureux ou tragiques, aux niveaux familial et communautaire". Pour ces peuples, le couscous est "un moyen d’exprimer leur solidarité, mais aussi leur rapport à la nature", a-t-elle poursuivi, considérant que les Etats maghrébins "gagneraient à lancer en commun une étude de grande envergure pour cerner tous les contours" de ce patrimoine commun. Jusque-là, a-t-elle regretté, celui-ci a seulement constitué le thème partiel ou total de plusieurs écrits. Interpelée, par ailleurs, sur la valeur économique de cet héritage ancestral, Mme Gallèze considère que le couscous "est, dans son étendue, plus important que le pétrole, qu'il a dépassé les limites frontalières et revêtant une reconnaissance internationale, dans la mesure où il est présent sur les cinq continents".

Au fur et à mesure de son développement, ce plat "s'est industrialisé et s'est enrichi" dès lors qu'on le retrouve associé à toutes les viandes. Ce pourquoi, a-t-elle fait remarquer, "le distinguo entre le couscous plat, à la mode, et l'originel, le végétarien ou avec peu de viande, est nécessaire, étant donné qu'il ne s'agit pas de chercher le meilleur ou le plus cher plat mais celui auquel le génie humain a donné de la saveur". Un couscous auquel, également, "la tradition donne du sens et l'histoire une raison d'être", a-t-elle poursuivi, insistant sur le rôle essentiellement féminin quant à la perpétuité de ce précieux legs. A la question de savoir comment les Etats concernés peuvent en tirer des dividendes économiques, elle a souligné la nécessité d'une "volonté politique" pour ce faire, tout en notant que le couscous peut être "propulsé" en Algérie dans le cadre du secteur touristique.  A ce propos, elle a déploré l'absence de grands restaurants "spécialisés" dans les variétés de couscous, qui soient dotés d'une notoriété internationale et qu'un touriste étranger "intégrerait dans son itinéraire". Pis, il n’existe même pas encore "un guide" des différents restaurants versés dans cette spécialité, a-t-elle déploré. 

Sources ; http://www.leconews.com/fr/depeches/classement-du-couscous-par-l-unesco-22-01-2018-182567_312.php